Technique du Scrapbooking
Une parole dite à l’indicatif
Le baptême ne se réduit pas à un geste fait avec de l’eau. Le baptême est fait d’eau et d’une parole : « Sophie, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »
Cette parole est à l’indicatif. Ce n’est pas un impératif : « Sois gentil ! Sois bon ! » Ce n’est pas un conditionnel : « Si tu te montrais gentil, Dieu serait content. » Ce n’est pas un subjonctif : « Fasse Dieu que tu deviennes bon ! » L’indicatif est le mode utilisé pour parler de la réalité, de ce qui existe réellement, historiquement, déjà, sans condition. C’est le mode utilisé pour parler de l’action de Dieu, de ce que Dieu réalise pour les hommes, sans condition.
L’indicatif est le mode privilégié de l’action de Dieu. C’est pour cela que l’indicatif du baptême est prononcé « au nom de » Dieu.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Il est donc question ensuite de Dieu, justement : Dieu « Père », « Fils » et « Saint-Esprit » – autrement dit, non pas un « Dieu » vague et lointain, mais un Dieu bien précis : le Dieu qui a aimé les hommes comme un Père, qui s’est donné aux hommes dans le Fils, qui habite en l’homme par le Saint-Esprit19. Au baptême, à travers ces trois mots : « Père », « Fils », « Saint-Esprit », toute l’histoire du Salut est rappelée d’un coup : Dieu a fait de son amour pour les hommes une réalité à travers la vie, la mort et la résurrection d’un homme, Jésus.
Lors du baptême, cette réalité est rappelée à propos de la personne du baptisé. C’est pour cela qu’on redit son prénom. Au baptême, ce message est prononcé pour cette personne précise qui porte ce prénom précis. Ce message est prononcé pour le baptisé, et même sur le baptisé : le baptême, c’est le moment où la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est appliquée à ma personne. C’est l’application de tout le message de l’Evangile à une personne particulière. Cet Evangile, ce message, c’est la Parole avec un grand « P ».
Sans cette Parole, l’eau ne servirait à rien.
Une Parole-promesse
Une Parole-promesse ? Spontanément, on croirait plutôt l’inverse. L’eau, c’est quelque chose de palpable, de concret ; une parole, c’est volatile, elle disparaît dès qu’on l’a prononcée.
Mais la parole prononcée lors du baptême est Parole de Dieu. Cette Parole avec un grand « P » se distingue des paroles de tous les jours, innombrables et souvent inefficaces. C’est une Parole qui a de la force et de la puissance. C’est une Parole qui a de l’effet, une Parole qui a des conséquences20. Pour souligner cela, on l’appelle parfois une « promesse ».
Une « promesse », et non pas une parole magique. Une parole magique tombe comme un éclair sans se soucier de personne. C’est un monologue. Mais une promesse, c’est une parole adressée à quelqu’un, une parole en dialogue.
La Parole de Dieu n’est pas efficace comme « Abracadabra », mais efficace comme lorsqu’on dit : « Je t’aime »21. Quand on dit « Je t’aime » à quelqu’un, c’est une parole qu’il est difficile de retirer. Une fois que c’est dit, l’autre ne peut plus faire comme si de rien n’était. Il en va de même avec la Parole-promesse de Dieu. Lorsqu’elle a été prononcée sur le baptisé, il n’est plus possible de revenir en arrière. Le baptisé ne peut plus se débarrasser de la Parole prononcée sur lui. Elle est comme la signature indélébile de Dieu sur sa vie. La puissance de cette Parole peut faire peur. La puissance de cette Parole peut aussi apaiser infiniment : c’est l’assurance qu’au bout du compte, la parole qui restera est l’Evangile, la Bonne Nouvelle, la Parole d’un Dieu qui aime et qui sauve.
Où trouve-t-on cette Parole ?
Cette Parole d’amour, Dieu peut nous la faire sentir au plus intime de notre coeur. Mais il la prononce avant tout à l’extérieur de nous, pour que nous puissions la retrouver, nous en saisir et nous appuyer sur elle chaque fois que nous doutons : Dieu nous parle à travers la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, et aussi à travers la Bible. C’est pour cela qu’au moment du baptême, le pasteur bénit le baptisé au nom de Dieu en reprenant des citations bibliques.
19. Mt 28,1-10 ; Jn 14,16-18.
20. Es 55,8-11 ; Hé 4,12
21. Jr 31,2-6 ; Es 43,4 ; Mc 1,9-11 ; Mt 3,16-17 ; Lc 3,21-22 ; Jn 3,16 ; 1 Jn 4,9-10
